Pour être respecté·es, entendu·es, reconnu·es.
Rassemblons-nous en un front anti-répression et antifasciste le 22 mars 2019 à 12h devant le bâtiment 1 de la faculté de Droit et de Science politique.
Le 22 mars 2018 a vu défiler partout en France des centaines de milliers de personnes contre les réformes du gouvernement. Fonctionnaires, cheminot·e·s, étudiant·e·s et retraité·e·s étaient appelé·e·s à une journée de grève et de manifestation par sept syndicats (C.G.T., F.O., F.S.U., C.F.T.C., Solidaires, F.A.-F.P. et C.F.E.-C.G.C.) pour défendre les services publics, les salaires, les statuts, l’emploi ainsi que les retraites. Concernant l’enseignement supérieur et la recherche, une forte mobilisation était déjà en cours depuis plusieurs semaines dans les universités et les lycées contre la loi « Vidal » sur l’orientation et la réussite des étudiants et la réforme du baccalauréat.
C’est dans ce contexte que la réunion d’information prévue en U.F.R. droit et sciences politiques s’est transformée en assemblée générale (A.G.) qui a voté l’occupation de l’amphi A, jusqu’au lendemain matin où une nouvelle A.G. devait se tenir. Celle-ci n’a pu avoir lieu car dans la nuit du 22 au 23 mars un commando armé, en lien avec des groupuscules d’extrême droite, a évacué par la force les étudiant·e·s mobilisé·e·s occupant l’amphi A, commando armé à qui il a été permis de pénétrer dans le bâtiment et de se livrer à cette agression d’une extrême violence. La nouvelle A.G. n’ayant pas pu se tenir, tout débat sur les revendications portées par le mouvement a été empêché. En dépit des fortes mobilisations, nous faisons le constat que le président de la République et le gouvernement demeurent sourds aux légitimes revendications et que de nouvelles mesures continuent d’aggraver la situation.
Si une commission disciplinaire vient de signifier des sanctions exemplaires à l’encontre de l’ancien doyen M. Pétel et de M. Coronnel de Boissezon, d’autres personnes présentes ce soir-là ont a minima approuvé l’intervention de la milice en se laissant volontairement enfermer avec les agresseurs tout en saluant leur action par des applaudissements. Ces personnes poursuivent, encore aujourd’hui, leurs activités à l’U.F.R. droit et science politique sans que rien n’ait été fait, malgré les promesses pour faire toute la lumière, y compris sur leur éventuelle implication. Par ailleurs, l’enquête judiciaire est toujours en cours. Un an après les faits, le juge n’a toujours pas entendu l’ensemble des victimes. Nous dénonçons cette justice de classe : alors que de nombreuses arrestations sont faites et des condamnations prononcées très rapidement envers les actrices et acteurs des mouvements sociaux, des actes à caractère fasciste restent encore impunis alors même qu’une année s’est écoulée depuis qu’ils ont été perpétrés.
Ce qu’il s’est passé l’année dernière fait écho à la répression généralisée des mouvements sociaux, en particulier dans les universités et les lycées, et aux nombreuses agressions fascistes envers des militant·e·s survenues ces derniers mois. Ainsi, pour que les victimes soient entendues, pour que justice soit faite, mais aussi parce que nous n’oublions pas ni ne pardonnons aux agresseurs, rassemblons-nous en un front anti-répression et antifasciste le 22 mars 2019 à 12h devant le bâtiment 1 de la faculté de Droit et de Science politique.
Page publiée le jeudi 21 mars 2019