Motion de l’Assemblée générale des personnels de l’université Paul-Valéry Montpellier 3 du 22 janvier 2020
Nous, personnels de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, réunis en Assemblée générale le 22 janvier 2020, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par les contre-réformes voulues par le gouvernement d’Edouard Philippe, en particulier le projet de réforme des retraites et la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire : titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les propositions contenues dans les rapports préparatoires à la LPPR de 2020 annoncent au contraire plus de précarité et plus d’inégalités entre les établissements et les personnels.
La logique néolibérale qui préside à ces politiques est non seulement la même que celle de la contre-réforme des retraites ou encore celle de l’assurance chômage, mais leurs effets délétères se conjuguent.
À titre d’exemples :
- Dans un secteur où l’entrée en poste se fait tardivement, avec des carrières en pointillés, la réforme des retraites va directement nous affecter en nous faisant perdre plusieurs centaines d’euros par mois à l’âge de la retraite.
- Dans un secteur où de nombreux précaires pâtissent de carrières hachées, la réforme de l’assurance-chômage va rendre encore plus difficiles les conditions de vie de nombreux.ses travailleurs et travailleuses de l’ESR.
Ces transformations de l’ESR, conjuguées à la sélection des étudiant.e.s que permet Parcoursup, à la réforme des lycées et du baccalauréat, aux réformes de la formation des enseignant.e.s et à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s, ont des conséquences dramatiques pour les personnels et les étudiant.e.s. Elles remettent gravement en cause l’accès de tou.te.s à des études gratuites de qualité.
Revendications (58 votants)
L’Assemblée générale adopte les revendications suivantes :
- Retrait du projet de réforme des retraites ;
- Pour une université gratuite et accessible à tou.te.s et une recherche scientifique publique au service de tou.te.s ; (1 abstention)
- Pour une véritable démocratie universitaire et une réappropriation de l’université par ses acteurs ; contre la dérégulation, la re-féodalisation et l’augmentation du pouvoir gestionnaire des directions des universités et des établissements de recherche ;
- Pour le retrait de Parcoursup (1 abstention ; 2 NPPV) ;
- Contre la remise en cause du statut de fonctionnaire (refus des CDI-chantier, des tenure tracks qui ouvrent la voie à la destruction des statuts de MCF et de CR, à la dérégulation des carrières et à la modulation des services des enseignant.e.s-chercheur.se.s) ; (1 abstention)
- Pour des mesures efficaces de lutte contre la pauvreté et la précarité étudiantes (revenu étudiant, revalorisation des bourses, création de logements étudiants salubres et à faible loyer, amélioration de l’accès à la médecine universitaire) ; (2 NPPV, 1 abstention)
- Réaffectation des fonds du Crédit Impôt Recherche (CIR) vers l’Enseignement supérieur et la Recherche publics ; (1 abstention)
- Pour la mise en place de moyens effectifs de lutte contre toutes les discriminations dans l’ESR qui utilisent et renforcent les situations de précarité et les inégalités entre personnels ; (2 NPPV)
- Pour le maintien du CNU et de la procédure de qualification ; (2 NPPV)
- Pour la suppression de l’ANR, du HCERES et des autres outils de management néolibéral de l’université et de la recherche ; pour un financement pérenne et la fin de la culture de l’évaluation et des appels à projets, dispendieux en temps et en énergie ;
- Pour un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur de l’augmentation du nombre d’étudiant.e.s et des besoins publics de recherche ;
- Pour la suppression de la mastérisation des concours d’enseignement ; contre l’attaque des socles disciplinaires et contre la pré-professionnalisation dès la L2.
Actions : « Pas de retrait, pas de rentrée »
L’Assemblée Générale appelle dès à présent les collègues à ne pas faire la rentrée et à se mettre en grève afin d’organiser des États généraux de l’université Paul-Valéry Montpellier 3 pour affiner les revendications et réfléchir aux moyens d’obtenir la victoire ; communiquer autour de l’idée qu’on ne produira pas de diplômes à la fin de l’année universitaire si les projets de contre-réformes ne sont pas abandonnés. (6 contre et 1 abstention)
Par ailleurs, elle appelle à :
- Retenir les notes de seconde évaluation ; (4 abstentions, 2 contre)
- Mandater des représentant.e.s pour participer à la Coordination nationale de l’ESR les 1 et 2 février (2 collègues sont mandatés en séance) ; (2 abstentions)
- S’engager à démissionner des charges administratives et à organiser une conférence de presse autour de cette démission (4 abstentions) ;
- Organiser des actions visibles : intervenir dans l’espace public pour faire connaître nos positions et relayer les informations (médias, réseaux sociaux, conférences, universités populaires, etc.) ;
- Venir aux prochaines AG avec un t-shirt ou un brassard « Pas de retrait, pas de rentrée ! » (10 abstentions, 1 contre)
- Organiser des votes au sein des laboratoires, composantes et conseils autour de la LPPR ;
- Ne pas faire remonter de nouvelles maquettes (8 abstentions) ;
- Ne plus déposer de projets ANR et ERC ;
- Participer aux caisses de grève, aux AG interprofessionnelles et intersyndicales et aux manifestations en cortège unitaire dont celle du vendredi 24 janvier ; participer à l’AG étudiante le 4 février ; à la marche aux flambeaux le 23 janvier ; à la manifestation des enseignants en grève contre les E3C le 23 janvier à 7h30 devant le lycée Jules Guesde ; (2 abstentions)
- Interpeller les parlementaires et les candidat.e.s aux prochaines élections municipales ; (9 abstentions, 1 contre)
- Interpeller les candidat.e.s aux prochaines élections universitaires en adressant un courrier leur demandant de se positionner publiquement et par écrit sur les prochaines réformes (2 abstentions, 2 NPPV).
Elle appelle à une nouvelle Assemblée générale le lundi 27 janvier à 12h15 (salle à préciser).
Motion de l’Assemblée générale des personnels de l’Université Montpellier et des organismes de recherche du 23 janvier 2020
Nous, personnels de l’université de l’Université Montpellier et des organismes de recherche, réunis en Assemblée générale le 23 janvier 2020, affirmons notre opposition au programme concerté de destruction de nos conditions d’emploi, de travail et de vie par les contre-réformes voulues par le gouvernement d’Édouard Philippe, en particulier le projet de réforme des retraites et la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La précarité structurelle et la dégradation des conditions de travail affectent d’ores et déjà l’ensemble du monde universitaire et de la recherche : titulaires en surcharge de travail permanente, précaires assurant une part croissante de l’enseignement et du travail administratif et technique, jeunes chercheur.se.s alternant entre contrats ponctuels et périodes de chômage pour produire des recherches, étudiant.e.s en voie de paupérisation. Loin de proposer un plan massif de recrutement et la pérennisation des crédits de recherche, les propositions contenues dans les rapports préparatoires à la LPPR de 2020 annoncent au contraire plus de précarité et plus d’inégalités entre les établissements et les personnels.
La logique néolibérale qui préside à ces politiques est non seulement la même que celle de la contre-réforme des retraites ou encore celle de l’assurance chômage, mais leurs effets délétères se conjuguent. C’est la même logique qui conduit au dérèglement climatique et à la destruction de l’environnement. À titre d’exemples :
- Dans un secteur où l’entrée en poste se fait tardivement, avec des carrières en pointillés, la réforme des retraites va directement nous affecter en nous faisant perdre plusieurs centaines d’euros par mois à l’âge de la retraite.
- Dans un secteur où de nombreux précaires pâtissent de carrières hachées, la réforme de l’assurance-chômage va rendre encore plus difficiles les conditions de vie de nombreux.ses travailleurs et travailleuses de l’ESR.
Ces transformations de l’ESR, conjuguées à la sélection des étudiant.e.s que permet Parcoursup, à la réforme des lycées et du baccalauréat, aux réformes de la formation des enseignant.e.s et à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.e.s, ont des conséquences dramatiques pour les personnels et les étudiant.e.s. Elles remettent gravement en cause l’accès de tou.te.s à des études gratuites de qualité.
Revendications (32 votant.e.s)
L’Assemblée générale adopte les revendications suivantes :
- Retrait du projet de réforme des retraites ;
- Réaffectation des fonds du Crédit Impôt Recherche (CIR) destinés aux grandes entreprises vers l’Enseignement supérieur et la Recherche publics ; (5 Ne Participent Pas au Vote)
- Abandon du projet de la LPPR, contre la remise en cause du statut de fonctionnaire (1 NPPV) ;
- Pour un plan de recrutement massif de titulaires à la hauteur du nombre d’étudiant.e.s et des besoins publics de recherche ;
- Pour une démocratie universitaire et une réappropriation de l’université et des organismes de recherche par leurs acteurs ;
- Pour un financement pérenne et la fin de la culture de l’évaluation et des appels à projets, dispendieux en temps, en financement et en énergie : suppression de l’ANR, du HCERES et des autres outils de pilotage de l’université et de la recherche ; (2 NPPV)
- Pour une université gratuite et accessible à tou.te.s et une recherche publique au service de tou.te.s ;
- Pour une revalorisation salariale pour tous et toutes.
Actions :
- Mise en place d’un comité de mobilisation pour mettre en place nos décisions et notamment une liste de discussion des personnels mobilisés ;
- Participer aux caisses de grève, aux AG interprofessionnelles et intersyndicales et aux manifestations en se mettant en grève et en cortège unitaire dont celle du vendredi 24 janvier ; la marche aux flambeaux le 23 janvier, rendez-vous à 17h à Saint-Eloi en blouse blanche (1 abstention) ;
- Appeler les enseignant-e-s à retenir les notes d’évaluation, ne pas tenir les jurys d’examen, ne pas organiser individuellement les examens annulés et demander à la Faculté des Sciences de respecter la charte des examens de l’Université de Montpellier (1 abstention) ;
- Organiser des actions visibles : intervenir dans l’espace public pour faire connaître nos positions et relayer les informations (médias, réseaux sociaux, conférences, universités populaires, etc.) ;
- Mandater des représentant.e.s pour participer à la Coordination nationale de l’ESR les 1 et 2 février ;
- Organiser des votes de motion contre la réforme des retraites et la LPPR dans les laboratoires, composantes et conseils ;
- Rédiger une pétition adressée à la direction de la Faculté des Sciences pour avoir un conseil élargi sur la LPPR (1 NPPV).
Elle appelle à participer à l’Assemblée générale à l’Université Paul Valéry le lundi 23 janvier à 12h15 (salle à préciser).
Elle appelle à se réunir en assemblée générale sur le campus Triolet la semaine prochaine.