L’exception ne doit pas devenir la norme

La situation actuelle dans nos deux universités

Lors du C.H.S.C.T. exceptionnel du vendredi 13 mars 2020 à l’université Paul-Valéry, un plan de continuité insuffisant a été présenté par la direction de l’université. Mais celui-ci était bien meilleur que ce que voulait nous imposer notre ministre. La C.G.T. demandait alors un plan de continuité qui n’impose aucune présence physique ni déplacement sur les campus. Le discours du Premier ministre passé, le ministère est enfin revenu à la raison en privilégiant le confinement et le télétravail.

À l’université de Montpellier, le C.H.S.C.T. s’est tenu lundi 16 mars. Le plan de continuité des activités (P.C.A.) n’était pas encore finalisé. Depuis le P.C.A. a été transmis et les directions de chaque structure sont chargées de le mettre en place. Ce plan prévoit entre autres que les directrices et directeurs de structures communiquent les noms des personnes dont l’activité en présentiel doit être maintenue ainsi que les jours concernés. Tous les autres agents dont les activités peuvent être réalisées à domicile sont mis en « autorisation de travail à distance ». Celles et ceux pour lesquels le travail à distance est impossible (du fait de leurs missions ou par absence de matériel informatique) sont placés en autorisation exceptionnelle d’absence.

Beaucoup d’entre vous continuent donc à travailler pour assurer un minimum de notre service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Néanmoins tout n’est pas parfait et nous n’oublions pas les travailleuses et travailleurs obligés de se rendre tous les jours à leur travail dans le B.T.P., les usines, les indépendantes et indépendants, les services, les livreuses et livreurs…

Avec une mention spéciale pour les personnels de santé malmené depuis des années par les coupes budgétaires des derniers gouvernements.

Nous souhaitons vous alerter sur les risques de dérive des solutions envisagées dans cette période de crise. L’exception ne doit pas devenir la norme.

Les enseignantes et enseignants restent responsables de leur contenu pédagogique. Elles et ils n’ont pas à en rendre compte à l’administration. Nous invitons les enseignantes et les enseignants à ne pas mettre le doigt dans des dispositifs qui à terme et pour des raisons d’économie pourraient conduire à la disparition du présentiel.

Les personnels administratifs ne doivent pas être contraints au télétravail mais cela doit être fait sur la base du volontariat. Nous rappelons que le télétravail à l’université est un dispositif encadré par la loi et qui doit être utilisé avec précaution pour garantir les droits des personnels.

Concernant les étudiantes et étudiants, les dispositifs mis en place risquent d’augmenter les inégalités liées à la fracture numérique. Toutes et tous n’ont pas la possibilité d’avoir un ordinateur, une connexion internet. Et plusieurs d’entre elles et d’entre eux travaillent pour payer leurs études et sont dans l’obligation de continuer à travailler dans des postes précaires sans protection malgré la crise sanitaire. Il est urgent de les rassurer aussi sur la poursuite de leurs études. Nous avons d’ailleurs pu constater que Parcoursup continue… et que le calendrier d’inscription est inchangé.

Si besoin

N’hésitez pas à nous contacter :

  • si vous rencontrez des difficultés ou constatez des anomalies dans le cadre de l’application des plans de continuité d’activité, notamment si vous êtes requis pour le bon fonctionnement de votre structure (en particulier si vous vous retrouvez en situation de travailleur isolé). En effet, les plans de continuité d’activité ont été mis en place la semaine dernière avant que le confinement généralisé soit annoncé et avant que nous ne prenions tous conscience de la gravité exceptionnelle de la situation ;
  • si vous vous sentez en danger et souhaitez exercer votre droit de retrait ;
  • si vous avez des interrogations ou des problèmes dans votre composante quant aux activités de continuité pédagogique ;
  • si vous êtes vacataire ou précaire sur des contrats universitaires, d’organismes de recherche ou d’autres structures de droit privé et que vous vous inquiétez pour les paiements des salaires ;
  • si vous avez été licencié·e à cause de la situation sanitaire ;
  • pour toute autre question que vous souhaitez nous soumettre.

Vous pouvez nous contacter soit par courriel à l’adresse cgt chez cgt-um.org soit par téléphone sur notre répondeur au 09 72 25 01 04 (n’oubliez pas de laisser vos coordonnées).

Restons vigilantes et vigilants

Nous n’oublions pas que le conseil des ministres exceptionnel convoqué, samedi 29 février, pour traiter de l’épidémie de coronavirus a surtout aussi été l’occasion pour le gouvernement de décider discrètement de l’activation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer sans vote la réforme des retraites à l’Assemblée nationale.

La C.G.T reste vigilante concernant la proposition de loi sur l’état d’urgence qui, loin de préserver et renforcer les droits des salariées et salariés, propose au contraire encore une fois de plus des modifications du droit du travail, qui, même temporaires, sont difficilement justifiables pour certaines de ces dispositions. En ces temps de crise sanitaire, on devrait être chez soi et non devoir travailler encore plus et sans aucune protection...

La lutte continue !

La situation appelle plus de service public et plus de protection sociale malheureusement tellement mis à mal par les gouvernements successifs et singulièrement par l’équipe actuelle.

Dans ses déclarations le gouvernement semble reconnaître qu’une inflexion dans cette direction est indispensable (mais, comme on dit, mèfi). Faisons-en sorte que cela soit suivi d’effet, notamment à l’hôpital public qui manque cruellement de moyens. La santé n’est pas une marchandise. Nous avons pris note de la suspension par Macron de la mise en place des réformes en cours, notamment la réforme des retraites que nous avons tous ensemble combattue depuis début décembre et la loi de programmation pluriannuelle de la Recherche (L.P.P.R.) qui ne faisait que renforcer la crise actuelle de la recherche et de l’université publiques. Là encore nous ferons en sorte, lorsque la crise sanitaire sera finie, que ces « suspensions » soient définitives et que d’autres réformes progressistes soient enfin mises en œuvre.

Gardons le contact

Vous pouvez nous contacter soit par courriel à l’adresse cgt chez cgt-um.org soit par téléphone sur notre répondeur 09 72 25 01 04 (n’oubliez pas de laisser vos coordonnées).

Outil de visioconférence disponibles sur https://ensemble.scaleway.com. Et bien d’autres instances utilisent la solution libre Jitsi.

En dernier ressort, https://zoom.us est une solution fiable et gratuite mais à but commercial.

Page publiée le vendredi 20 mars 2020

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